L’imagerie de l’arthrose

Questions au Professeur Chevalier,
rhumatologue à l’hôpital Henri Mondor (Créteil)

Interview du Professeur Xavier Chevalier
Rhumatologue,
Hôpital Henri Mondor, Créteil

La radiographie « classique » reste utile pour poser le diagnostic d’arthrose, même si elle n’est pas toujours indispensable. Les techniques d’imagerie « moderne » ne sont utilisées que dans de rares circonstances.

Que montrent les examens radiographiques dans l’arthrose ?

pincement et ostéophyte

Vous avez mal au genou quand vous marchez, lorsque vous vous accroupissez ou montez les escaliers ? Votre médecin vous a prescrit des radiographies standard qui vont montrer des signes indirects de l’atteinte de votre cartilage, sorte de gomme qui sert d’amortisseur entre les deux surfaces osseuses.
Lorsque cette substance s’use, l’espace entre les deux surfaces osseuses se réduit : on parle de pincement intra-articulaire. On peut aussi voir en périphérie de l’articulation, dans l’arthrose des articulations portantes mais aussi au niveau de la colonne vertébrale, des petites excroissances osseuses appelées ostéophytes ou becs de perroquet, qui traduisent les efforts faits par l’articulation pour se réparer, en vain…

Neuf fois sur dix, de simples radiographies suffisent à confirmer le diagnostic d’arthrose.

Quels sont les autres examens d’imagerie utilisés dans l’arthrose ?

L’IRM, imagerie par résonance magnétique, est en règle générale inutile. Elle peut cependant être utile dans certaines circonstances :

  • d’une part, en l’absence de signes radiologiques dans des formes débutantes, pour trouver la cause des douleurs et établir un diagnostic.
    L’IRM peut alors montrer des signes avant même que quelque chose ne soit visible sur la radiographie.
  • d’autre part pour mieux comprendre l’intensification des douleurs au cours d’une arthrose connue et diagnostiquée.

L’échographie permet de voir un épanchement intra-articulaire et de guider le médecin dans la réalisation d’une ponction ou d’une infiltration au sein de l’articulation notamment des articulations profondes come la hanche ou petite comme celle du pouce.

A noter : il n’y a pas de relation stricte entre l’importance des signes radiographiques et la sévérité des douleurs.

En pratique, est-il utile de répéter régulièrement les radiographies ?

imagerie de l'arthrose

Si la douleur reste inchangée, refaire des radiographies n’apportera rien de plus, l’évolution radiographique se faisant généralement très lentement dans le temps.
En revanche, si les douleurs s’aggravent, ou en cas d’épanchement articulaire, il est utile de vérifier si le pincement intra-articulaire est plus important que sur les anciens clichés.

L’aggravation conjointe des symptômes et des signes radiologiques peut parfois dépister des formes de destruction rapide du cartilage.
Une aggravation plus lente et constante amène aussi, dans des arthroses plus évoluées, à envisager à terme une modification du traitement voire une intervention chirurgicale.