L’arthrose est une maladie chronique d’évolution lente, source de douleurs et parfois d’incapacité fonctionnelle et de handicap. Elle peut altérer de façon importante votre qualité de vie tant sur le plan professionnel, que social et familial.
Elle correspond à la dégradation progressive des différents composants de l’articulation sous l’effet de facteurs divers d’importance variable. Si certains facteurs, tels que l’âge et le terrain génétique, ne sont pas modifiables, il en est d’autres sur lesquels vous pouvez agir afin de retarder l’apparition d’une arthrose et freiner son évolution.
Informez-vous, interrogez votre médecin et vous verrez, l’arthrose n’est pas une fatalité !
Pour prévenir l’arthrose et ses complications, il faut essentiellement lutter contre les principaux facteurs de risque que sont le surpoids, les traumatismes articulaires, les microtraumatismes répétés et certaines anomalies de la statique des membres inférieurs.
Existe-t-il un lien entre les anomalies des membres inférieurs et l’arthrose ?
Certaines anomalies des membres inférieurs peuvent favoriser la survenue d'une arthrose. Ainsi, la dysplasie congénitale de la hanche est un facteur de risque connu d’arthrose de hanche. Au niveau du genou, des études ont montré qu'il existe plus souvent des genoux en "X" (déformation en valgus) chez les patients arthrosiques que chez les patients normaux. Toutefois, on ne sait pas si la gonarthrose (ou arthrose du genou) est la cause ou la conséquence du genou en "X". En revanche, on sait que ces anomalies favorisent la progression de l’arthrose.
En pratique : comment corriger ces anomalies ?
Si vous présentez une anomalie articulaire et souffrez déjà d’une arthrose associée à des signes radiologiques même minimes, une intervention chirurgicale peut éventuellement vous être proposée. La plus fréquente est l’ostéotomie. Elle est pratiquée en cas d’arthrose fémoro-tibiale interne débutante lorsqu'il existe une déformation du genou en genu varum (genoux en "tonneau" ou en "parenthèses").
Cette intervention consiste à couper la partie haute du tibia, d'y retirer ou d'y ajouter un "coin" osseux afin de désaxer le tibia vers l'extérieur et de déplacer ainsi les contraintes exercées sur le compartiment fémoro-tibial interne abîmé vers le compartiment fémoro-tibial externe sain. Elle ne touche pas à l'articulation du genou proprement dite.
Elle peut vous soulager pendant plusieurs années et retarder ou éviter la mise en place d'une prothèse.
En pratique : quelles activités peuvent favoriser l'arthrose?
Un traumatisme de faible importance mais répété régulièrement peut favoriser l’apparition d’une arthrose et son aggravation.
Ainsi, le fait de porter des charges lourdes, de travailler en position accroupie ou agenouillée ou encore d’utiliser des outils de type marteaux-piqueurs ou burineurs favorise l’apparition d’arthrose du genou, du coude, de la hanche.
De la même façon, certains sportifs de haut niveau qui sollicitent beaucoup leurs articulations développent plus facilement une arthrose : arthrose de hanche chez les footballeurs, les rugbymen et les danseurs, arthrose du coude chez les lanceurs du javelot, arthrose des pieds chez les danseurs, arthrose des doigts chez les judokas.
Les activités professionnelles qui provoquent ou entretiennent la douleur doivent être temporairement, voire définitivement, interrompues. Dans certains cas un reclassement peut être nécessaire (voir dossier Arthrose et travail).
Même si vous n'avez pas d'arthrose, faites attention à toute activité sportive pratiquée de manière intensive et prolongée !
Si vous souffrez d’arthrose, il vous est conseillé de maintenir une activité physique régulière, incluant éventuellement la pratique d’un sport. En cas d'arthrose de hanche et/ou du genou, vous pouvez continuer des activités sportives ne demandant pas d'efforts brusques comme la natation, le cyclisme, voire même le jogging à condition de le pratiquer sur un sol meuble et avec des chaussures de bonne qualité. Tout sport qui aggraverait vos douleurs articulaires ou entraînerait un épanchement de synovie est à éviter !
Pourquoi faut-il traiter rapidement et efficacement tout traumatisme articulaire ?
Un traumatisme articulaire grave, c’est-à-dire directement responsable d'une lésion du cartilage, est susceptible de favoriser l’apparition ultérieure d’une arthrose. C’est le cas, par exemple, du classique "traumatisme du tableau de bord" lors des accidents de la route, qui peut être responsable :
- d'une lésion cartilagineuse de la rotule ;
- d’une fracture de l'extrémité supérieure du tibia, parfois à l’origine d’une arthrose du genou ;
- d’une fracture de l'extrémité inférieure des os de la jambe, qui peut entraîner une arthrose secondaire de la cheville.
Si la radiographie de la fracture osseuse est souvent impressionnante, l'os cicatrise en général complètement, contrairement au cartilage.
De la même façon, un traumatisme sévère, à l’origine d'une lésion proche du cartilage, peut favoriser la survenue ultérieure d’une arthrose. C'est notamment le cas lorsqu’il s’agit d'une entorse grave du genou (atteinte des ligaments croisés) ou de la cheville, mais aussi d'une lésion et surtout d'une ablation méniscale.
Si vous subissez une ablation méniscale, chirurgicale ou arthroscopique, sachez qu’elle peut entraîner une arthrose du genou. Dans ce cas, évitez toute activité sportive intensive à risque !
Dans tous les cas, ne négligez aucun traumatisme articulaire et en particulier les entorses !
La perte de poids permet-elle de limiter le risque d’arthrose ?
La réponse est incontestablement OUI en ce qui concerne l'articulation du genou.
En effet, sachez que :
- si vous n’avez pas d’arthrose mais des kilos superflus, vous avez un risque plus important de développer plus tard une arthrose du genou ;
- si vous perdez vos kilos superflus, même partiellement, vous réduirez ce risque ;
- si vous souffrez d'une arthrose du genou et avez des kilos superflus, votre maladie évoluera plus rapidement que si votre poids était normal ;
- si vous avez une arthrose du genou et des kilos superflus, vous réduirez le risque d’aggravation de votre arthrose et diminuerez vos douleurs en perdant du poids.
L’obésité augmente les contraintes mécaniques au niveau de l’articulation.
Elle peut être évaluée par l’indice de masse corporelle (IMC) :
- au-dessus d’un IMC de 27, le risque de gonarthrose s’élève de 14 % à chaque augmentation d’un kg/m2.
Mais l'obésité favorise également l'arthrose des doigts, probablement par le biais de mécanismes inflammatoires.
En pratique : comment calculer votre IMC ?
L’indice de masse corporelle (IMC) permet d’estimer l’excès de masse grasse dans le corps et de définir la corpulence. Plus l’IMC augmente et plus les risques liés à l’obésité sont importants.
Pour calculer votre IMC, il suffit de diviser votre poids (en kg) par votre taille (en m) au carré :
IMC (kg/m2) = Poids (kg)/taille (m)x taille (m).
Pour déterminer votre corpulence, consultez la table d’indice de masse corporelle en cliquant >> ici << .
Faut-il prendre des vitamines ?
Un apport équilibré en vitamines C, D et E est conseillé, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, mais, à l'heure actuelle, il n’existe aucune étude scientifique prouvant qu'un apport supplémentaire (par des comprimés) puisse être bénéfique pour chez les personnes souffrant d'arthrose.
Un traitement hormonal est-il indiqué ?
L’arthrose du genou est plus fréquente chez les femmes ménopausées que chez les hommes.
En cause : la baisse des hormones estrogéniques, qui accélérerait la dégradation du cartilage.
Mais, en cas d'arthrose installée, il n'existe aucun argument scientifique pour penser qu'un traitement hormonal substitutif puisse avoir un quelconque effet sur son évolution.
Enfin, n’oubliez pas : pour éviter que votre arthrose ne s’aggrave, suivez bien le traitement médicamenteux et non médicamenteux prescrit par votre médecin ainsi que ses conseils !