On ne compte plus les théories fumeuses en matière de régime alimentaire. L'une d'elles, née aux Etats-Unis dans le milieu des années 80, veut que l'alimentation préhistorique soit plus adaptée au patrimoine génétique de l'homme et qu'elle le mette à l'abri des maladies dites de civilisation. Ces pathologies de la modernité sont le diabète, l'obésité, les maladies cardiovasculaires, les cancers ou encore l'ostéoporose. Lors de la transition entre le paléolithique et le néolithique, avec la domestication des espèces animales et végétales, l'homme est passé du stade de chasseurs-cueilleurs à celui d'éleveur agriculteur. Au fil des siècles, son alimentation n'a cessé de s'enrichir en sucre, sel, céréales et produits laitiers. Le retour à l'alimentation ancestrale (composée de fruits et légumes frais, oléagineux, viandes maigres, poisson, fruits de mer) et l'élimination de certains produits sont les mesures préconisées dans le régime préhistorique. Ses détracteurs contestent le bien-fondé de cette théorie et rappellent que l'accroissement de l'espérance de vie est, en partie, le résultat d'une alimentation plus diversifiée. Si le sucre, par exemple, provoque certains maux (carie, diabète), il a également de nombreux avantages énergétiques. Selon eux, faire de certaines maladies les résultantes d'un régime alimentaire déséquilibré relève également de l'intox : ainsi, « dire que l'ostéoporose n'existait pas au paléolithique n'est guère étonnant puisque l'espérance de vie à la naissance ne dépassait pas 25 ans ! »