L’arthrose est une des maladies chroniques les plus répandues à travers le monde. Caractérisée par des douleurs persistantes aux articulations, elle touche généralement des personnes âgées de plus de 40 ans1. Il arrive cependant que des personnes plus jeunes en soient affectées pour diverses raisons. Ces cas constituent souvent des problèmes cliniques importants en raison des options thérapeutiques limitées : la pharmacothérapie contre l’arthrose, la physiothérapie et la pratique d’une activité doivent souvent laisser place, avec le temps, à une arthroplastie malgré le jeune âge des victimes.
L’arthrose prématurée peut survenir à la suite de maladies congénitales acquises durant l’enfance comme la dysplasie congénitale de la hanche. L’arthrose qui découle de ces maladies est liée à la forme et à la congruence (l’emboîtement) des surfaces articulaires à la fin de la croissance2. Il est très important de dépister et de traiter ces maladies le plus vite possible afin de réduire la probabilité d’apparition de l’arthrose. D’autres maladies acquises comme l’ostéochondrite, la nécrose avasculaire (causée par l’usage de corticostéroïdes), la maladie de Perthes ou l’arthrite bactérienne peuvent provoquer de l’arthrose prématurée3 et doivent être pris en charge rapidement.
Certaines maladies ou syndromes génétiques peuvent également nuire au développement et à la structure du squelette, entraînant l’apparition d’arthrose à un jeune âge4. On les appelle les dysplasies du squelette. Une étude a montré qu’elles pouvaient mener à une absence de congruence au niveau de l’articulation de la hanche, causant des symptômes d’arthrose dès l’âge de 20 ans5. Le syndrome d’Ehlers-Danlos, qui se caractérise par une laxité articulaire, peut aussi entraîner de l’arthrose prématurée, en plus de dislocations articulaires douloureuses et répétitives6.
L’apparition précoce de cette maladie peut néanmoins être le résultat de plusieurs facteurs de risque d’arthrose tels que l’obésité, des prédispositions génétiques, une blessure articulaire ou la pratique intensive d’une activité sportive7. Ainsi, une étude a montré qu’une blessure du ligament croisé antérieur du genou, à la suite d’une activité sportive, provoquait des modifications radiologiques caractéristiques de l’arthrose, 12 ans plus tard chez les femmes et 14 ans chez les hommes8.
Sources
1. Kopec JA, Rahman MM, Berthelot JM, et al. Descriptive epidemiology of osteoarthritis in British Columbia, Canada. J Rheumatol. 2007;34:386–93. [PubMed]
2. Stulberg S.S., Cooperman D.R. & al. “The natural history of Legg-Calve-Perthes disease”, J Bone Joint Surg Am, vol 63, 1981, p. 1095-108.
3. Kim H. K., Alman B & al. “A shortened course of parenteral antibiotic therapy in the management of acute septic arthritis of the hip” J Pediatr Orthop, vol. 20, 2000, p. 44-7.
4. Cole W.G, Hall R. K. & al. “The clinical features of spondyloepiphyseal dysplasia congenital resulting from the substitution of glycine 997 by serine in the alpha 1 chain of type II collagen”, J Med Genet, 1993; 30:27-35.
5. Treble N. J. & al. “Development of the hip in multiple epiphyseal dysplasia. Natural history and susceptibility to premature osteoarthritis, J Bone Joint Surg BR. Vol. 72, 1990, p. 1061-4.
6. Wenstrup, R. J. & al. “COL5A1 haploinsufficiency is a common molecular mechanism underlying the classical form of EDS”, Am J Hum Genet, vol. 66, 2000, p. 1766-76.
7. Lau EC, Cooper C, Lam D, Chan VN, Tsang KK, Sham A. Factors associated with osteoarthritis of the hip and knee in Hong Kong Chinese: obesity, joint injury, and occupational activities. Am J Epidemiol.2000;152:855–62. [PubMed]
8. Roos EM. Joint injury causes knee osteoarthritis in young adults. Curr Opin Rheumatol. 2005 Mar;17(2):195-200.