Des chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'Inserm, en partenariat avec le Laboratoire Français du Fractionnement et des Biotechnologies (LFB), sont parvenus à traiter et à prévenir chez des souris une infection due au virus du chikungunya. Cette découverte ouvre la voie, selon eux, à « la mise au point rapide d'un premier traitement spécifique contre l'infection ». Pour leurs recherches, les scientifiques ont utilisé le plasma sanguin de quelques 600 patients réunionnais ayant développé la maladie. Une fois purifiés, les anticorps restés présents dans le plasma ont pu bloquer l'infection de cellules inoculées in vitro en laboratoire. Les animaux infectés par le virus ont été guéris et aucune des souris ayant reçu ces anticorps n'a développé la maladie après administration du virus. Rappelons que le chikungunya est une maladie virale transmise par des moustiques, provoquant fièvre et douleurs articulaires. Classiquement, une polyarthrite aiguë fébrile de début brutal survient après un délai d'incubation de 2 à 10 jours. Elle concerne principalement les poignets et les chevilles, mais aussi les genoux, les articulations des mains et des pieds. Elle touche plus rarement les hanches ou les épaules. Outre les fortes douleurs articulaires, d'authentiques arthrites inflammatoires ont pu être observées, responsables d'une impotence fonctionnelle majeure. Enfin, la polyarthrite peut persister dans 10 à 20 % des cas et l'apparition d'une authentique polyarthrite rhumatoïde est possible, ce qui soulève à nouveau la question du rôle de l'infection virale dans le déclenchement de la polyarthrite rhumatoïde.