La chiropractie est une médecine manuelle reconnue en France depuis 2002. Les manipulations chiropractiques sur la colonne vertébrale sont proposées pour traiter le mal de dos, le torticolis, la névralgie et certains troubles neuro-musculo-squelettiques. Après l'analyse des données provenant de 60 essais cliniques réalisés entre 2000 et 2011, des chercheurs de l'université d'Exeter en Angleterre estiment que les effets secondaires de cette médecine sont sous-estimés par les praticiens dans leurs rapports médicaux. «Ces documents étaient incomplets et ont permis à la profession de se construire une image faussement positive», a indiqué le Pr Ernst, principal auteur de cette étude. Une précédente étude américaine avait établi que certaines manipulations chiropractiques au niveau du cou, en particulier celles qui impliquent une rotation forcée sur le côté, pouvaient augmenter le risque d'AVC en étirant trop l'artère qui longe la colonne vertébrale. «Certains neurologues ont constaté un accident vasculaire cérébral à la suite d'une pratique chiropratique, mais dans 99,9 % des cas, ils ne l'ont pas signalé et encore moins publié», déplore le Pr Ernst. De son côté, le président de l'Association française de chiropratique (AFC), Philippe Fleuriau, dénonce l'iniquité de ces travaux : selon lui, « le Pr Ernst s'acharne sur la médecine alternative et en particulier sur les chiropracteurs depuis des années. De plus, ses travaux parlent de plusieurs centaines de cas alors que plusieurs études australiennes et canadiennes ont montré que ce risque était d'un cas pour un à cinq millions».