L'arrêt programmé de la commercialisation d'un célèbre antidouleur, très souvent prescrit contre l'arthrose, pose la question de son remplacement. Le Dr Jean Bruxelle, qui dirige la consultation antidouleur à l'hôpital Tarnier (Paris), alerte sur le fait que certains patients ayant « une longue expérience positive » avec le médicament retiré du marché pourraient se trouver « déstabilisés ». Il indique que l'efficacité d'un nouveau traitement reflétera aussi la relation du médecin avec son malade : « C'est le médecin, persuadé de l'efficacité du traitement qu'il prescrit, qui convainc le patient de cette efficacité et crée chez lui une attente vis-à-vis du traitement. Si le patient est soulagé, son attente se renforce et induit des mécanismes cérébraux qui accroissent encore l'effet antalgique. Cet effet placebo suscité par le médecin participe au moins pour moitié à l'effet antalgique. Il faut donc préparer ces patients à rompre ce lien parfois fort avec leur traitement, en leur expliquant qu'on va tester avec eux d'autres antalgiques aussi puissants jusqu'à obtenir un effet équivalent ».