Le Pr Serge Poiraudeau, chef du service de rééducation-réadaptation de l'appareil locomoteur de l'hôpital Cochin (Paris), rappelle que « 70 à 80 % de la population a eu, ou aura, un jour mal dans le bas du dos ». Quand ces douleurs ne sont pas consécutives à une maladie infectieuse, à une tumeur ou à une fracture, on parle de « lombalgies communes ». Parmi elles, le lumbago est la forme la plus spectaculaire. La crise, particulièrement douloureuse, dure une dizaine de jours au maximum. Les causes du lumbago sont peu connues. Le Dr Jean-Yves Maigne, responsable de l'unité de rééducation fonctionnelle de l'hôpital Hôtel-Dieu, à Paris, parle d'une « entorse du dos », due à des déchirures au niveau des disques intervertébraux. Pour un simple lumbago, les examens d'imagerie ne sont pas utiles, mais une radio peut être prescrite si le médecin soupçonne un tassement vertébral ou une maladie osseuse. Les médicaments antalgiques et, éventuellement, des anti-inflammatoires permettent de calmer la douleur. Les manipulations vertébrales peuvent également soulager. Si l'amélioration est généralement rapide, la guérison est lente : selon le Pr Fouquet, chef du service de médecine physique et réadaptation du CHU de Tours, « 95 % des lombalgiques ont repris une vie normale après trois mois. Cela ne veut pas dire que la douleur a complètement disparu ; 60 % ont encore mal un an après, mais cela ne les empêche pas de mener leurs activités ». Seules 8 à 10 % des douleurs lombaires deviennent chroniques.