En avril 2010, sur évaluation de la Haute Autorité de Santé HAS, le gouvernement a décidé de réduire de 15 à 35 % le taux de remboursement de 150 médicaments. Le Pr Bernard Avouac, rhumatologue au CHU Henri Mondor de Créteil, s'insurge contre cette mesure qui oblige certains patients à renoncer à des traitements dont ils ont réellement besoin. Officiellement, ce déremboursement découle d'évaluations scientifiques ayant conclu à un service médical rendu « faible » des médicaments en question. Mais « être remboursé à 15 % parce que l'administration considère que l'efficacité d'un médicament n'est pas suffisante, c'est difficile à admettre pour le patient qui est satisfait de son médicament » explique le Pr Avouac. Le sentiment d'injustice est d'autant plus vif que le « reste à charge » n'est plus systématiquement complété par les mutuelles. Certaines d'entre elles vont même jusqu'à recommander de ne plus recourir aux médicaments remboursés à 15 %. Le rhumatologue interpelle sur le fait que « la Mutualité française a publié des documents expliquant comment, dans l'arthrose par exemple, les patients pouvaient se passer des traitements dont le remboursement a diminué ». Et le Pr Arouac de déclarer, sans concession : « Ne changez pas de médicament, changez de mutuelle » !