Certains hôpitaux américains ont recours depuis près d'une quinzaine d'années à des méthodes de relaxation pour soulager les patients atteints de douleurs chroniques, que celles-ci soient liées au cancer, au Sida, à l'arthrose ou à d'autres pathologies chroniques (tels les rhumatismes inflammatoires). Cette technique emprunte pour une large part aux principes de la psychologie cognitive et comportementale. Elle se déploie en deux phases : d'une part une étape de relaxation musculaire et d'autre part une étape consistant à demander aux patients de « visualiser dans leur tête des situations relaxantes », explique la psychologue Aurélie Gauchet. Cette professionnelle s'est initiée à cette pratique en 2006 à Miami et espère aujourd'hui l'implanter en France où pour la première fois le CHU de Grenoble a accepté de l'évaluer. L'objectif de cette pratique n'est cependant pas de faire disparaître la douleur, mais d'aider les patients à mieux l'appréhender. « La perception de la douleur va être modifiée. Elle ne va pas disparaître, mais les patients souffriront moins car ils auront appris à l'apprivoiser » explique le docteur Jean-Pierre Alibeu, responsable de la douleur au sein du CHU de Grenoble.