Agora Vox, lundi 13 juillet, www.agoravox.fr
Trois ans après l'épidémie de chikungunya qui a touché 266 000 personnes à la Réunion, une étude clinico-biologique est actuellement en cours afin de déterminer l'évolution des troubles rhumatologiques résultant de cette infection. Jusqu'ici les rares données disponibles provenaient d'études sud-africaines réalisées au cours des années 80 sur des patients jeunes (la moitié étant âgés de moins de 17 ans). Elles montraient que 33 % des patients atteints du chikungunya se plaignaient de troubles rhumatologiques plusieurs mois ou années après l'épisode aigu. Mais le jeune âge des participants et l'absence de recherche des facteurs de risque associés à la persistance des manifestations rhumatologiques constituent les principaux défauts de ces recherches. Les premières études réunionnaises portant sur l'évolution rhumatologique 12 à 18 mois après la survenue de l'infection CHIKV ont rapporté des proportions de troubles articulaires bien plus importants, compris entre 57 % et 65 %. Elles ont permis d'identifier trois facteurs de risque aggravant la persistance des manifestations rhumatologiques : être âgé de plus de 45 ans, rapporter des douleurs intenses et avoir un antécédent d'arthrose. Reste aujourd'hui à confirmer ces résultats et à mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-jacents.