En Suède, les populations immigrées venues d'Afrique ou du Moyen-Orient dans les années 90 souffrent de carences en vitamine D particulièrement importantes. En effet, « leur peau généralement plus pigmentée est moins perméable aux rayons du soleil, nécessaires à l'organisme pour fixer la vitamine D ». Alors qu'une seule demi-heure d'exposition quotidienne suffit à une peau claire, les besoins peuvent être multipliés par dix pour un individu à la peau très sombre, soit l'équivalent de cinq ou six heures de soleil par jour. De plus, les immigrés restent souvent fidèles à leurs habitudes alimentaires et n'adoptent pas le régime scandinave riche en vitamine D, à base de poisson gras et de produits laitiers, qui pourrait compenser leur déficit. Une grande partie d'entre eux, principalement ceux originaires d'Ethiopie ou de Somalie, souffrent ainsi de ce qu'ils appellent la « maladie suédoise », un cas de carence difficile à diagnostiquer, car il ne se manifeste le plus souvent que par une grande fatigue générale. Pourtant les conséquences peuvent être très graves : « rachitisme chez l'enfant, maladies osseuses chez l'adulte (ostéomalacie et ostéoporose), problèmes cardio-vasculaires, voire altération du système nerveux (sclérose en plaques) ».