Soixante à 80 % de la population souffrira du dos au moins une fois dans sa vie. Le Pr Joël Menkès, rhumatologue et membre de l'Académie nationale de médecine, revient sur l'une des affections vertébrales les plus courantes : la hernie discale. À partir de 40 ans, elle est associée à des lésions d'arthrose plus ou moins étendues, caractérisées par une destruction du cartilage avec des constructions osseuses, les ostéophytes. L'imagerie moderne (scanner ou IRM) permet de faire la preuve de l'existence anatomique de la hernie discale, « mais n'autorise aucune conclusion automatique sur ses conséquences cliniques ». Des radiographies permettent de ne pas passer à côté d'une lésion tumorale, cancéreuse, une spondylarthrite ankylosante ou une infection disco-vertébrale. Le Dr Menkès rappelle que l'intervention chirurgicale ne s'impose que rarement. Elle est envisagée lorsque la douleur d'une violence extrême est « résistante aux antalgiques majeurs, avec impotence fonctionnelle ou surtout complications neurologiques évolutives ». La chirurgie de la hernie discale peut se compliquer d'une spondylodiscite par infection nosocomiale. Autre inconvénient : la paralysie ne régresse pas plus rapidement après la chirurgie qu'avec la seule rééducation. En outre, les douleurs peuvent persister inchangées, voire aggravées.