En cas de lombalgie, les médecins ont longtemps recommandé un repos au lit de quelques jours avant de reprendre progressivement une activité normale. L'efficacité de cette prescription a été démentie il y a plusieurs années. Une enquête française confirme que le repos a un effet néfaste sur l'évolution de la pathologie lombaire et entraîne un risque de chronicité. L'étude, menée auprès de 2 000 médecins généralistes, a porté sur des patients souffrant, depuis moins de trois jours, d'une lombalgie aiguë sans irradiation de la douleur dans la jambe, sans signe neurologique associé ni signe spécifique évoquant une tumeur ou une infection. Ces malades devaient consulter pour la première fois pour ce problème. Au total, 5.355 patients âgés de 18 à 55 ans (âge moyen 40 ans) ont été inclus dans l'enquête. Le repos au lit a été recommandé à 28 % d'entre eux pour une durée moyenne de 4,4 jours. Les médecins ont constaté par la suite un pourcentage significativement plus élevé de lombalgiques chroniques dans ce groupe, comparé au groupe actif (32 % contre 26 %), ainsi qu'un recours plus important aux médicaments. Par ailleurs, l'évolution de la lombalgie s'est révélée significativement plus favorable dans le groupe sans repos.