Les « vertiges de position » sont un syndrome très répandu : on estime que près de 250 000 Français consultent, chaque semaine, un spécialiste ORL sur la question. Dans trois cas sur quatre, ces vertiges concernent des femmes, chez qui on suspecte souvent une ostéoporose. Il est alors d'autant plus important de les traiter que les vertiges sont à l'origine de nombreuses chutes. Or, l'ostéoporose est déjà, en soi, un facteur important de risques de fractures. L'oreille interne est « l'organe de l'équilibre » par excellence, équipé de trois petits canaux semi-circulaires, représentant chacun un plan dans l'espace. Dans chaque canal circulent des microbilles de calcium qui permettent d'informer le cerveau de chacun de nos mouvements. Le Dr Jean-Louis Gaucher, président du conseil d'administration de la Polyclinique de Navarre, explique « qu'il arrive que l'ostéoporose bloque ces microcristaux dans l'un des canaux, ce qui entraîne des vertiges ». Jusqu'à présent, la thérapie classique consistait à manipuler le patient sur un divan, une méthode peu pratique. Un médecin ORL de Marignane, le Dr Thomas Richard-Vitton, a mis au point « un fauteuil monté sur deux axes, capable de manoeuvrer une personne sur trois plans dans l'espace, correspondant aux trois canaux semi-circulaires de l'oreille interne, et donc d'assurer la fameuse vidange des microbilles de calcium. Avec, pour témoin infaillible pointant le canal incriminé, le mouvement de l'oeil du patient, capté par une caméra infrarouge ». En juin dernier, la polyclinique de Navarre a été l'un des quatre établissements de France à s'équiper de cet appareil pour la somme de 30 000 euros. Selon le Dr Gaucher, 80 % des patients atteints de vertiges de position sont guéris de leurs troubles dès la première séance.