L’arthrose provoque une dégradation des articulations qui conduit, à terme, à des douleurs extrêmement pénibles et à une mobilité réduite. Il existe de nombreux traitements pour ralentir le processus mais il arrive que la prothèse soit la seule solution envisageable. En chirurgie orthopédique, les prothèses articulaires ont pour objectif de remplacer, en partie ou en totalité, une articulation particulièrement usée. Ce sont des articulations artificielles qui prennent la forme de l’articulation d’origine et qui sont composées de plusieurs pièces mécaniques synthétiques. L’intervention chirurgicale qui vise à poser une prothèse est appelée une arthroplastie: on en dénombre environ 90 000 en France chaque année1. Elle concerne surtout les plus de 60 ans (76 % des opérations). Mais dans quel cas, faut-il prendre une telle décision ?
L’indication opératoire ne repose jamais sur un seul critère, notamment sur la seule image radiographique, car les concordances entre l’usure et les douleurs ne sont pas systématiques. Le médecin doit évaluer les paramètres relatifs à l’état de l’articulation (par l’aspect clinique, l’imagerie, et différents instruments de mesure comme l’IKS ou le WOMAC), mais aussi l’intensité de la douleur, par le biais d’échelles de qualité de vie (indice de Lequesne, WOMAC, Short-form 36, etc.) ou de simples questionnaires. Il n’existe cependant pas de valeurs minimales sur le plan de la douleur ou sur le plan fonctionnel à partir desquelles l’arthroplastie est indiquée.
Le médecin doit également se demander si la personne a épuisé les ressources de l’ensemble des traitements disponibles (pharmacologiques ou non) et si ces derniers ont été bien suivis, avant de proposer ce recours ultime. Dans tous les cas, l’indication s’inscrit dans un contexte qui inclut d’autres paramètres liés à la personne malade, comme l’âge, l’IMC, l’espérance de vie, les attentes, les désirs ou les autres pathologies sous-jacentes. Il faut aussi rappeler que le rôle du médecin est de recommander le traitement le plus adéquat : au final, la décision opératoire revient au patient.
Sources :
1. Haute Autorité de Santé. Eléments concourant à la décision d’arthroplastie du genou et du choix de la prothèse. Saint-Denis La Plaine : HAS ; 2012