Dans son ouvrage intitulé « La Fabrique de malades », le docteur Sauveur Boukris dénonce les dérives d'une médecine préventive qui transforme les facteurs de risques en pathologies réelles pour accroître le marché du médicament. La pré-ostéoporose ou ostéopénie avait déjà fait l'objet de questionnements en 2008, après la publication d'un article dans le British Medical Journal, « Drugs for preosteoporoseis : prevention or disease mongering ? » (« Traitements de la pré-ostéoporose : prévention ou fabrication de maladie ? »). On parle de pré-ostéoporose lorsque la valeur de densité osseuse révélée par l'ostéodensitométrie est comprise entre 1 et 2,5 DS (déviation standard). Or, la diminution de la masse osseuse commence quelques années avant la ménopause au rythme de 1 à 2 % par an durant huit à dix ans. Elle est sans conséquences graves dans la plupart des cas. Pourtant le diagnostic de pré-ostéoporose fait rentrer bien souvent le patient dans le cercle de la surconsommation médicale (demande accrue de consultations, d'examens et de traitements). Or, sur 270 femmes atteintes de pré-ostéoporose traitées par des médicaments pendant trois ans, on estime que seule une patiente évitera une fracture vertébrale grâce à ce traitement préventif !