Rhumatologue au CHU de Nantes, le Pr Yves Maugars reconnaît que, contre l'arthrose, « les traitements de fond sont peu efficaces ». Ils aident généralement tout au plus à empêcher une dégradation trop rapide. Par ailleurs, les injections d'acide hyaluronique qui permettent la cicatrisation du cartilage au niveau du genou, de l'épaule ou de la cheville, n'ont qu'un effet provisoire. Toutefois la recherche progresse dans ce domaine : à l'unité 791 de l'Inserm de Nantes, des chercheurs développent de nouvelles approches thérapeutiques sous la responsabilité du professeur Jérôme Guicheux. Parce que « contrairement à l'os, dans le cartilage, les cellules ne prolifèrent pas » et que, devenu fibreux, le cartilage ne se restaure plus, le but des scientifiques est « de traiter les petites lésions de départ en apportant des éléments qui vont contribuer à améliorer ses capacités de réparation ». Pour cela, ils utilisent des techniques issues de l'ingénierie tissulaire : « on prélève des cellules souches sur la personne dont il faut réparer le cartilage qu'on associe ensuite à un biomatériau, sous la forme d'un liquide à injecter dans la lésion. Une fois dans la lésion, le mélange durcit et les cellules à l'intérieur vont refaire du cartilage ». Après des travaux menés sur le lapin, puis à la rentrée sur le cheval, les chercheurs espèrent débuter les expérimentations chez l'homme en 2012 et obtenir les autorisations sanitaires en 2013.