Revue de presse Arthrolink

Aux CHU de Montpellier et de Limoges, les médecins utilisent couramment la musicothérapie pour soulager les douleurs aiguës et chroniques. Stéphane Guétin, musicothérapeute montpelliérain, a mené une étude chez des patients hospitalisés pour fibromyalgie ou lombalgie chronique, dont 90 % consommaient des anxiolytiques quotidiennement. Au bout de 2 mois de traitement, la moitié des patients ayant bénéficié des séances de musicothérapie ont pu se passer de médicaments contre seulement un quart des personnes pris en charge selon la procédure classique. D'après les scientifiques, l'écoute de musique stimulerait la production de dopamine, le neurotransmetteur du plaisir et inhiberait celle du cortisol, l'hormone du stress.

Le café est encore souvent considéré comme un facteur de risque pour l'ostéoporose. Pourtant le site Internet Santetcafe.com a mené une étude sous la direction d'Astrid Nehlig de l'Inserm U666 (Faculté de Médecine de Strasbourg) prouvant le contraire. Les données de la littérature récente montrent que la consommation de caféine n'affecte guère la densité minérale osseuse. Aucune association n'a pu être établie chez la femme ménopausée comme chez la femme jeune entre la consommation de caféine et le risque de fracture ostéoporotique de la hanche (dans 11 études), de l'avant-bras (dans 2 études), de la colonne vertébrale (dans 1 étude) et du poignet (dans 1 étude). Seule une augmentation du risque de fracture a été retrouvée chez les femmes consommant moins de 700 mg de calcium/jour et buvant plus de 4 tasses de café/jour.

L'Assurance Maladie vient d'avancer quelques pistes pour réduire les dépenses de santé. Le premier poste visé par ces économies concerne les prothèses du genou. Quatre vingt mille patients atteints d'arthrose ont bénéficié de la pose d'une prothèse de genou en 2010. Ces opérations ont augmenté de 50 % en l'espace de dix ans seulement. Actuellement les prothèses de genou représentent, à elles seules, 1,143 milliard d'euros remboursés par l'Assurance Maladie. Contrairement à d'autres pays, comme l'Allemagne ou la Suède, la France n'utilise que peu de prothèses dites « cimentées » qui coûtent pourtant 25 % moins cher que les autres modèles. Le prix moyen d'une prothèse s'élève ainsi à 1 780 euros en France contre 1 495 en Allemagne.

Il existe près de 400 types de prothèses de hanche sur le marché français. Un chirurgien n'utilise généralement que quelques modèles qu'il connaît bien et qu'il a l'habitude de poser. Son choix s'établit en fonction des données scientifiques (résultats en matière de tolérance, d'usure) et du profil de chaque patient (âge, état des articulations, mode de vie). La durée de vie d'une prothèse varie en fonction de la matière utilisée et de sa résistance spécifique au frottement. Les modèles en métal et plastique perdent environ 1 mm d'épaisseur en dix ans, tandis que ceux en céramique s'érodent dix fois moins vite. Ce sont encore les prothèses métal/métal qui résistent le mieux à l'usure. Elles offrent ainsi une durée de vie plus longue et s'avèrent particulièrement intéressantes pour les patients jeunes ou les sportifs. Ces prothèses tout métal (qui représentent 7 % de celles posées en France) font toutefois l'objet d'une surveillance accrue car leur frottement peut créer, dans certains cas, des débris réabsorbés par les tissus et potentiellement gênants. « Cette mesure de précaution amène à retirer celles qui montrent des signes d'usure anormale, mais la plupart sont bien supportées », indique néanmoins le Dr Charles Msika, orthopédiste, porte-parole de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (Sofcot).

Une étude publiée dans la revue Arthritis Care & Research révèle que 13 % des personnes atteintes de fibromyalgie consomment des cannabinoïdes pour soulager les symptômes de douleurs diffuses, de fatigue et d'insomnie. Les consommateurs de marijuana sont plus souvent des hommes, des patients présentant des signes d'instabilité mentale et des chômeurs. Le Dr Mary-Ann Fitzcharles, rhumatologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), explique que « les résultats des traitements pharmacologiques sont modestes pour ce qui est de soulager la douleur, ce qui incite certains patients à se soigner eux-mêmes et à avoir recours à des traitements non traditionnels, comme la marijuana ». Elle met en garde contre les dangers de cette consommation pour la santé et les risques d'apparition ou d'aggravation de problèmes psychosociaux. La prévention de la fibromyalgie reste un domaine peu exploré. Des études ont toutefois montré que l'autogestion active de la santé, les programmes d'exercice physique et la poursuite des activités professionnelles permettent d'obtenir une meilleure qualité de vie.

Les patients obèses qui souffrent d'arthrose hésitent parfois à commencer ou reprendre une activité physique de peur de faire mal. Pourtant « si l'activité est bien choisie, nul risque d'aggraver l'arthrose », insiste le Dr Elisabeth Ohayon, nutritionniste à Paris. Les disciplines d'intensité modérée pratiquées en endurance sont les plus recommandées. C'est le cas du vélo d'appartement, de la natation ou de la marche nordique sur sol meuble, par exemple. À l'inverse, les sports qui exigent de sauter et induisent un risque de traumatisme comme le step, le tennis, le basket, le volley ou le football, sont à éviter. Chaque séance doit durer plus de 20 minutes d'affilée, et idéalement atteindre entre 45 et 60 minutes par jour. Le renforcement musculaire permet non seulement de soulager les articulations, mais favorise également la perte de poids qui diminue l'agression mécanique au niveau articulaire. Enfin, l'activité physique et sportive « réduit aussi l'inflammation, génératrice de douleurs et d'une usure du cartilage. Elle vous permettra aussi de préserver votre masse osseuse, ce qui est protecteur contre l'ostéoporose » signale la spécialiste.

Le stress, les mauvaises postures, le port de charges lourdes et de talons sont des éléments propres à provoquer ou aggraver le mal de dos. Parmi les facteurs déclenchants, l'exposition aux courants d'air est tout aussi mauvais pour le dos et pourtant moins connue du grand public. Les courants d'air et autres coups de froids peuvent entraîner des crispations musculaires et éveiller des lombalgies. Il faut donc prendre soin de se mettre à l'abri du vent, notamment pendant de longs trajets assis en voiture.

Des chercheurs de la Case Western University à Cleveland viennent de prouver scientifiquement qu'il existe un lien entre les parodontites et les troubles articulaires. Leur étude publiée le Journal of Clinical Rheumatology a porté sur 36 patients volontaires, tous atteints de problèmes articulaires au genou, les uns souffrant d'arthrose, les autres de polyarthrite rhumatoïde. L'analyse ADN du liquide synovial a montré chez certains patients la présence des bactéries. Pour deux d'entre eux, atteints de parodontites, les bactéries détectées dans le genou étaient les mêmes que celles à l'origine de l'infection buccodentaire (Fusobacterium nucleatum dans un cas et Serratia proteamaculans dans l'autre). Pour les chercheurs, c'est « la preuve que ces populations ont migré depuis la bouche vers l'articulation du genou ». Ils recommandent donc aux spécialistes de traiter les infections buccodentaires chez les patients atteints de troubles des articulations, estimant qu'elles peuvent aggraver les symptômes.

Des travaux financés par la Nasa aux Etats-Unis pourraient aboutir à la mise au point d'un test urinaire permettant d'accélérer le diagnostic de maladies osseuses comme l'ostéoporose. Dans l'espace, les astronautes sont particulièrement exposés à des pertes de masse osseuse difficile à détecter. L'équipe du Pr Ariel Anbar à l'université d'Arizona State a été subventionnée par l'agence spatiale pour développer un test de dépistage simple et rapide. La méthode consiste à mesurer dans l'urine la présence d'isotopes de calcium, des indicateurs de la solidité osseuse. Les chercheurs ont suivi une dizaine de volontaires obligés de se soumettre à des périodes de repos allongé pendant 30 jours, pour simuler des conditions similaires à celles qui peuvent causer une fragilisation du squelette dans l'espace. Le test a permis de déceler une perte de matière osseuse dix jours seulement après le début de l'expérience, sans avoir besoin d'exposer les participants à des rayons X et leur faire absorber des traceurs artificiels.

Le Congrès 2012 de l'European League Against Rheumatism a présenté une étude mesurant l'impact des fractures ostéoporotiques de la hanche chez les sujets âgés de 80 ans ou plus en termes d'invalidité, de mortalité, d'hospitalisations et de coûts financiers : 4,3 millions de patients appartenant à la cohorte « Nationwide Inpatient Sample », âgés de plus de 65 ans et souffrant de fractures ostéoporotiques de la hanche, ont été suivis pour les besoins de cette étude. Les résultats montrent que 67,3 % des fractures de la hanche chez les personnes âgées interviennent après 80 ans. Le nombre de cas aux Etats-Unis est passé de 172 209 en 1993 à 180 428 en 2008. Les personnes « d'âge extrême » (+de 80 ans) représentent 69 % des hospitalisations. « L'impact des fractures de la hanche ne fera qu'augmenter avec ce groupe de population. La question est maintenant de savoir comment gérer ce risque chez ces personnes extrêmement âgées » a précisé le Dr Amrita Sehgal, auteur principal de l'étude, qui rappelle que « la fracture de la hanche chez les personnes âgées est un problème extrêmement grave pour 3 raisons, l'hospitalisation, l'invalidité et la mortalité ».