Une étude britannique, publiée en ligne sur le site de la revue European Journal of Clinical Nutrition, montre que les nourrissons consomment généralement une quantité de sel supérieure à ce que nécessiterait leur organisme. En étudiant l'alimentation de 1 200 enfants nés dans les années 1990, des chercheurs de l'Université de Bristol ont observé cette surconsommation dès 3 mois. Elle toucherait 70 % des bébés âgés de 8 mois et dépasserait quasiment du double la quantité maximale recommandée. Manger salé serait donc une habitude alimentaire acquise très tôt dans l'existence. Pierre Meneton, chercheur à l'Inserm, confirme que la fin de l'allaitement ouvre généralement la voie à une consommation excessive de sel, sachant que le lait maternel est, pour sa part, pauvre en sel, quelle que soit l'alimentation de la mère. Le chlorure de sodium provient surtout des produits fabriqués, comme le pain et les petits pots. Le chercheur français précise que « quand on est enfant, trop de sel n'a pas de conséquence directe sur l'organisme ». Les effets de cette surconsommation surviennent à l'âge adulte, l'un d'entre eux étant « la perte chronique de calcium dans les urines, qui participe directement au phénomène d'ostéoporose ».