Revue de presse Arthrolink

L'arrêt programmé de la commercialisation d'un célèbre antidouleur, très souvent prescrit contre l'arthrose, pose la question de son remplacement. Le Dr Jean Bruxelle, qui dirige la consultation antidouleur à l'hôpital Tarnier (Paris), alerte sur le fait que certains patients ayant « une longue expérience positive » avec le médicament retiré du marché pourraient se trouver « déstabilisés ». Il indique que l'efficacité d'un nouveau traitement reflétera aussi la relation du médecin avec son malade : « C'est le médecin, persuadé de l'efficacité du traitement qu'il prescrit, qui convainc le patient de cette efficacité et crée chez lui une attente vis-à-vis du traitement. Si le patient est soulagé, son attente se renforce et induit des mécanismes cérébraux qui accroissent encore l'effet antalgique. Cet effet placebo suscité par le médecin participe au moins pour moitié à l'effet antalgique. Il faut donc préparer ces patients à rompre ce lien parfois fort avec leur traitement, en leur expliquant qu'on va tester avec eux d'autres antalgiques aussi puissants jusqu'à obtenir un effet équivalent ».

 

Une étude récemment parue dans le New England Journal of Medicine montre l'intérêt d'une pratique régulière du tai-chi-chuan dans la fibromyalgie, maladie qui touche 3 à 6 % de la population mondiale. Une équipe de la Tufts University à Boston (Massachusetts) a évalué cette forme de méditation chinoise combinée à des mouvements lents et à une respiration profonde. Étant donné que la fibromyalgie comporte à la fois des problèmes physiques et psychologiques, ils ont pensé que cette discipline associant le corps et l'esprit serait sans doute particulièrement adaptée pour soulager la maladie. Et ils ont eu raison. L'étude a été menée chez 66 patients durant 12 semaines : un premier groupe a pratiqué le tai-chi-chuan à raison d'une heure, deux fois par semaine et un second a bénéficié d'une éducation sur le bien-être et des étirements. Résultat : les personnes initiées au tai-chi-chuan ont signalé une nette amélioration sur l'échelle FIQ (Fibromyalgia Impact Questionnaire, qui va de 0 à 100), passant d'un score initial de 63 points en moyenne à 35 points à l'issue du suivi, alors que le second groupe est passé de 68 à 58,6 points. De plus, l'amélioration était toujours présente au bout de 24 semaines.

Anticiper une douleur accroît la perception de celle-ci. Autrement dit, il vaut mieux ignorer que l'on va souffrir pour endurer moins durement la peine. Des chercheurs de l'Université de Hambourg, en Allemagne, ont recruté 38 sujets qu'ils ont séparés en deux groupes. Aux premiers, il a été dit que la chaleur qu'on appliquait sur leur bras deviendrait plus intense avec le temps, et aux autres qu'ils n'éprouveraient pas de mal. Or, selon l'étude publiée dans le Journal of Neuroscience, le groupe « prévenu de la douleur » a rapporté des souffrances plus importantes que le second.

Des chercheurs de l'Université de Manchester viennent de montrer que le port de chaussures à talons provoque un raccourcissement des fibres musculaires des mollets, favorisant l'apparition de l'arthrose du genou. D'après cette étude, les femmes qui portent régulièrement des talons hauts présentent une réduction moyenne de 13 % de la longueur des fibres musculaires de leurs mollets. Chez elles, ces muscles sont généralement plus volumineux et plus tendus que la normale. Rien d'étonnant selon le Pr Charles Faucher, professeur à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) qui conseille de ne pas dépasser 4 cm de talon. Au-delà, la posture du corps est affectée et la position des articulations altérée : le talon haut projette le genou tantôt vers l'avant, tantôt vers l'arrière, ce qui accentue la pression sur des points de tension inhabituels dans le genou, provoquant ainsi « des microtraumatismes répétés qui accélèrent l'usure normale des cartilages » explique le Pr Faucher.

 

La perte de densité osseuse peut nécessiter la prise d'un traitement médicamenteux : « s'il est correctement suivi, celui-ci permet souvent de stabiliser et même de renforcer la densité osseuse à long terme ». Il est jugé efficace s'il permet d'éviter les fractures périphériques (poignet, fémur) et le tassement vertébral. Les effets sur la densité osseuse ne sont généralement observés qu'après un certain temps, parfois plusieurs années. Une fracture n'est pas nécessairement le signe de l'inefficacité du traitement. Néanmoins sa survenue doit conduire le médecin à réévaluer la prise en charge et, notamment, à s'assurer que le traitement est pris dans des conditions optimales.

Les Thermes de Vichy proposent l'application locale ou générale de boue thermale végéto-minérale maturée, également appelée Péloïde de Vichy qui renferme des algues thermales dans sa composition. Issue d'un lent processus de macération, la boue thermale de Vichy est obtenue à partir de lits de kaolin prélevés localement et irrigués pendant plus d'un mois par les sources thermales minérales des Dômes (66°C) et du Lys (60,5°C) dans des bassins prévus à cet effet. A la surface de l'argile blanche se développent alors des colonies d'algues bleues, riches en composés organiques. Le mélange est alors malaxé en vue d'obtenir une boue homogène, à usage unique, qu'on applique directement sur la peau, à une température de 41°C, pendant vingt minutes au maximum. Après le soin, la personne se douche puis observe un temps de repos. Ce traitement est particulièrement efficace pour soulager ou prévenir les douleurs rhumatismales. Le soin est notamment proposé aux curistes qui souhaitent traiter leur arthrose.

Dans un récent communiqué, l'Agence APRIFEL rappelle que, parmi les nombreuses raisons qui doivent inciter à consommer des fruits et légumes frais, l'une a trait à la prévention de l'ostéoporose. Les fruits et légumes ont un effet alcalinisant qui favorise la récupération après un effort physique intense et prévient l'ostéoporose en épargnant le calcium osseux. Leur charge en potassium permet de lutter contre l'acidité excessive de l'organisme, produite lors de l'activité physique et de la consommation d'un surplus de protéines.

En France, les recommandations sur le traitement hormonal de la ménopause (THM) sont les suivantes depuis 2003 : un THM peut être instauré pour une durée la plus courte possible en cas de bouffées de chaleur et d'autres symptômes perturbant notablement la qualité de vie ou encore en cas d'impossibilités de recourir à d'autres traitements contre l'ostéoporose. De nouvelles données incitent les femmes à discuter avec leur médecin de l'utilité des traitements hormonaux de la ménopause, en particulier si elles fument. Une étude américaine publiée dans le Journal of the Cancer Institute montre que le risque de contracter un cancer du poumon est identique pour les femmes sous THM ou non. Toutefois lorsque le diagnostic de cancer du poumon est posé, le risque de décéder de ce cancer serait augmenté de 61 % chez les femmes sous THM.

 

En aidant le calcium à se fixer sur l'os, la vitamine D préserve la santé osseuse et permet de lutter contre l'ostéoporose. On estime que 70 % des Français, et plus particulièrement 90 % des femmes ménopausées, présentent une carence en vitamine D. Ce déficit est avéré si le dosage sanguin montre un taux de 25-hydroxyvitamine D inférieur à 75 nmol/l (30 ng/ml). L'été est la saison idéale pour combattre ce manque de vitamine D : en effet, le soleil active la synthèse de la vitamine D, dont 80 % minimum sont produits par le corps lui-même (et ce taux peut atteindre 100 %). Mais attention de s'exposer intelligemment, en profitant des rayons du soleil après 16 h.

 

Une étude, publiée dans la revue Arthritis & Rheumatism, montre un lien entre l'activité cérébrale et l'intensité de la douleur de la fibromyalgie. Des chercheurs de l'Université du Michigan ont recruté 36 patientes âgées en moyenne de 37 ans, dont 18 atteintes de la maladie et 18 en bonne santé. Celles qui souffraient de fibromyalgie rapportaient la présence de douleurs quotidiennes. Des images cérébrales par résonance magnétique, prises au repos, ont montré que les participantes atteintes de la maladie présentaient une plus grande connectivité entre plusieurs circuits du cerveau et le cortex insulaire (ou insula), une région du cerveau qui a déjà été associée à la douleur et l'hyperexcitabilité de la fibromyalgie. Outre une meilleure compréhension des mécanismes cérébraux sous-jacents à la douleur de la fibromyalgie, ces résultats pourraient potentiellement conduire à des marqueurs de la progression de la maladie.